La langue Arabe

La langue ArabeLa langue arabe est la seconde langue en France. Elle est usitée dans les familles, dans les cages d’escaliers, dans les quartiers. Pourtant, elle n’est pas enseignée à l’école primaire, elle est marginalisée au lycée, elle est réservée à une élite à l’université.
L’arabe en France est la langue des sous-scolarisés et des savants.
L’éducation nationale la considère comme une langue étrangère alors qu’elle fait partie intégrante du patrimoine culturel de millions de français. Pire, elle est poussée au rang de langue liturgique ou savante au même titre que l’hébreu, le provençal, le chti ou le patois bérrichon.
Sacralisée ou bougnoulisée, cette langue n’est ni un facteur de valorisation ni une promesse d’ascension sociale. Pas de TV française publique en arabe (sauf quelques heures sur France 24 qui émet surtout à destination de l’étranger), à quelques rares exceptions il n’y a pas de radio laïque sur la bande FM ! La plus forte audience, Radio Orient lance cinq fois par jour l’appel à la prière ! Le PAF en arabe c’est 400 chaînes satellitaires parfaitement dés-identitaires. Le Français arabophone absorbe insidieusement la « vision » des monarchies et des dictatures orientales. Il devient malgré lui « concerné » par des préoccupations étrangères à sa nation. Il est dé-francisé à son insu. Il est « conditionné » à se passionner pour Algérie-Egypte alors qu’au fond de lui-même il vibrerait plutôt pour « Guingamp-Sochaux ».
L’espace culturel: édition, presse écrite, publicité, spectacles est inexistant ou importé parcimonieusement. L’Institut du Monde Arabe est malheureusement bien trop souvent une vitrine des arts islamiques alors qu’elle devrait être la maison de la langue et peut-être essaimer sur le territoire.
Quel sera le paysage linguistique dans 20 ans ?
Est-il possible d’être Français et penser Voltaire, Sartre ou Vialatte en langue arabe ? La réponse paraît affirmative puisque l’arabe est un vecteur de pensée comme toutes les langues, en réalité sa sacralisation et sa régression à la mode du 14ème siècle ne lui permet plus d’aborder avec neutralité les concepts républicains de la France d’aujourd’hui.
L’éducation nationale n’a pas anticipé le mouvement, elle est aujourd’hui dépassée. Pourtant Paris a produit bien plus de savants dans cette langue que la plupart des pays arabes. Mais l’arabe est devenu la langue des terroristes. Dans l’administration, son apprentissage est encouragé seulement dans la police et chez les gardiens de prisons.
Laisser une langue devenir l’arme d’un mouvement de pensée c’est prendre le risque d’une fragmentation politique.
Tenter d’éradiquer son usage par la suspicion et la répression, c’est précipiter le mouvement car on ne tait JAMAIS une langue.

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