Recueil des 40 hadiths par An-Nawawi

Recueil des 40 hadiths par An-Nawawi
Deuxième source de référence de l’islam après le Coran, les hadiths transmettent les enseignements du Prophète Mohamad [saw h= »25″], à travers ses actes et ses paroles, tels qu’ils ont été rapportés par ses proches compagnons. Ce recueil des « 40 hadiths » est une célèbre compilation réalisée par l’imam An-Nawawi, grand savant religieux du XIIIe siècle. Il a fait l’objet de nombreux commentaires, et continue d’être étudié et mémorisé à travers le monde musulman. Son succès est dû au fait que l’essentiel de la religion musulmane s’y trouve rassemblé : fondements de la Religion ; vertus et nobles caractères ; principes éthiques, etc. Il constitue en cela une excellente introduction à l’étude de l’enseignement du Prophète [saw h= »25″].
[accordion] [acc title= »Hadith 21 : Persévérer dans la voie. « ]Aboû Amr (on dit aussi Aboû Amra), Soufiyân ben Abd Allah [ranhu h= »25 »], a dit:
Je dis à l’Envoyé de Dieu: «Dis-moi une parole touchant l’Islam, telle que je n’interrogerai à son sujet personne autre que toi». Il dit: «Dis: ‹j’ai foi en Allah›, puis suis la voie droite».[/acc] [acc title= »Hadith 22 : La facilité de la religion. « ]Selon Aboû AbdAllah Djabir ben AbdAllah, le Compagnon [ranhum h= »25″], un homme interrogea l’Envoyé de Dieu, (à lui, bénédiction et salut), et lui dit : «A ton avis, si j’accomplis les prières rituelles prescrites; si je jeûne en Ramadhân, si je m’en tiens aux choses permises et évite ce qui est défendu, sans y ajouter aucune autre pratique (surérogatoire) entrerai-je au Paradis? Le Prophète [saw h= »25 »] rèpondit: «Oui».[/acc] [acc title= »Hadith 23 : Faire assaut de bonnes actions. « ]Selon Abôu Mâlik el-H’ârith ben Açim el Ach’ari [ranhu h= »25 »], l’Envoyé de Dieu , (à lui, bénédiction et salut), a dit : «La pureté rituelle est la moitié de la religion. Dire: «Louange à Dieu», remplit la balance des bonnes actions. Dire «Gloire à Dieu, Louange à Dieu», remplit l’espace compris entre le ciel et la terre. La prière rituelle est lumière, l’aumône est preuve (de ce que le dû est acquitté), la patience est clarté, le Coran est argument en ta faveur ou à ton détriment (selon que tu en suis ou non les prescriptions). Chaque homme, de grand matin, fait commerce de son âme, la sauvant, ou la faisant périr».[/acc] [acc title= »Hadith 24 : L’interdiction absolue de l’injustice. « ]Selon Aboû D’arr el Ghifârî [ranhu h= »25″], le Prophète [saw h= »25″] parmi ce qu’il a rapporté venant de Son Seigneur, (que Sa Puissance et Sa Gloire soient proclamées) déclare qu’il a dit :
«Ô Mes Serviteurs, je me suis interdit l’injustice et Je vous déclare que Je vous l’interdis. Ne soyez donc pas injustes les uns envers les autres. Ô Mes Serviteurs, chacun d’entre vous est un égaré, sauf celui que Je mène dans le droit chemin: demandez-Moi donc que Je vous mène, et Je vous y mènerai. Ô Mes Serviteurs, chacun d’entre vous est affamé, sauf celui que Je nourris, demandez-moi donc de vous nourrir, et Je vous nourrirai. Ô Mes serviteurs, chacun d’entre vous est nu, sauf celui que J’habille, demandez- Moi donc de vous habiller et Je vous habillerai. Ô Mes serviteurs, vous pêchez de nuit comme de jour et Moi Je pardonne tous les péchés, demandez- Moi donc de vous pardonner, et Je vous pardonnerai. Ô Mes serviteurs, en vain feriez-vous des efforts pour réussir à Me nuire et en vain pour réussir à M’être utiles.
Ô Mes serviteurs, si du premier au dernier, homme ou génie, vous étiez aussi pieux que l’est celui au cœur le plus pur d’entre vous, cela n’ajouterait rien à Mon Royaume.
Ô Mes Serviteurs, si du premier au dernier homme ou génie, vous étiez aussi pervers que l’est celui d’entre vous au cœur le plus pervers, cela ne diminuerait en rien Mon royaume. Ô Mes Serviteurs, si du premier au dernier, homme ou génie, vous vous teniez dans une seule région de la terre pour solliciter Mes faveurs et si J’accordais à chacun de vous sa demande, cela n’amoindrirait en rien Mes propriétés, pas plus que l’aiguille n’enlève quoi que ce soit à l’Océan en y pénétrant. Ô Mes serviteurs, ce sont vos actes seulement dont Je tiendrai compte, ensuite. Je vous rémunérerai d’après ceux-ci. Donc celui qui trouve le bonheur, qu’il rende grâce à Dieu et celui qui trouve autre chose, qu’il ne s’en prenne qu’a lui-même».
Note: Voir n°19[/acc] [acc title= »Hadith 25 : Le sens large de l’aumône. »]Selon Aboû D’arr [ranhu h= »25″] également, quelques compagnons de l’Envoyé de Dieu, (à lui, bénédiction et salut) lui dirent : «Ô Envoyé de Dieu, les gens les plus riches ont accaparé les récompenses, ils prient comme nous, jeûnent comme nous, de plus ils font l’aumône avec le surplus de leurs richesses». Il répondit :
«Comment Allah ne vous a pas donné de quoi faire L’aumône? Dire ‹subhana Allah› (‹Gloire à Dieu›), c’est une aumône, ‹Allah u akbar›› (‹Dieu est Grand›), c’est une aumône aussi, et de même: , ‹alhamdu li Allah›› (‹Louanges à Dieu›), ‹la ilaha illa Allah›› (‹Il n’y a d’autre divinité qu’Allah›). Chaque fois que vous ordonnez le bien, c’est une aumône, et chaque fois que vous défendez le mal, c’est une aumône Chaque fois que vous faites œuvre de chair, vous faites une aumône».
Ils s’écrièrent alors : «Comment, chacun de nous satisferait ses appétits charnels et mériterait par là une rétribution?» Il répondit:
«Voyons, celui qui assouvit ses appétits de façons illicite, ne se charge-t-il pas d’un péché? De même celui qui les satisfait de façon licite, obtient une rétribution».
Note: Ce hadith assimile d’abord diverses pratiques morales et religieuses, les une unes aux autres. Le fait «d’ordonner le bien et de défendre le mal», c’est-à-dire de veiller à ce que soient observées partout les règles de la religion, est un précepte très célèbre en Islam, et qui motive en particulier l’intervention des autorités administratives en ce domaine. Plus curieuse et intéressante encore est l’affirmation que faire oeuvre de chair de façon licite, c’est faire oeuvre pie. Sur ce point, il y a opposition fondamentale et irréductible entre la morale musulmane et la chrétienne. Ce point a besoin d’être bien expliqué :l’Islam réclame, sans doute et avec une rigueur théorique très grande que les relation sexuelles soient licites (c’est-à-dire aient lieu en mariage, toutes les autres étant fornication) ci-dessus. N°14), mais du point de vue de l’éthique , ces relations ne sont en rien considérées comme inférieures au célibat, au contraire. L’Islam dira bien : «qu’il vaut mieux se marier que de brûler », mais il n’ajoutera jamais «qu’il est bon à l’homme de ne point toucher de femme» (corinthims VII, V.9 et s. (C’est ce que ce hadith exprime avec une vigueur surprenante).[/acc] [acc title= »Hadith 26 : La diversité des bonnes œuvres. « ]Selon Aboû Horeïra [ranhu h= »25 »], l’Envoyé de Dieu, (à lui, bénédiction et salut) a dit : «L’homme a, sur chaque articulation une aumône. Chaque jour où le soleil se lève et où tu réconcilies deux adversaires, tu fais une aumône. En aidant un homme soit à enfourcher sa monture, soit à y placer sa marchandise, tu fais une aumône. Une bonne parole, c’est une aumône, chaque pas que tu fais pour te rendre à la prière rituelle, c’est une aumône, en écartant un obstacle du chemin, tu fais une aumône».[/acc] [acc title= »Hadith 27 : La piété c’est la haute moralité. « ]Selon En-Nawwâs ben Samân[ranhu h= »25″], le Prophète [saw h= »25″] a dit : «La vertu est (la somme) des bonnes qualités, et le péché, c’est ce qui s’implante dans ton âme, alors qu’il te répugnerait que les gens puissent le savoir». Wâbiça ben Mabad [ranhu h= »25 »] a dit : j’allai voir l’Envoyé de Dieu, (à lui, bénédiction et salut), et il me dit:
«Tu viens me questionner au sujet de la vertu?»
«Oui», répondis-je, et il reprit : «Interroge ton cœur. La vertu c’est ce par quoi l’âme jouit du repos et le cœur de la tranquillité. Le péché, c’est ce qui s’implante dans l’âme et met le trouble au sein de l’homme, et ceci malgré toutes les consultations religieuses que l’on pourrait te donner (pour te tranquilliser)».
Note: Hadith qui a été cité par Goldziher (op. cit. p.15 et s) pour réfuter l’argument de certains qui prétendent que l’Islam est dépourvu de moralité parce qu’il n’existe en arabe aucun mot correspondant au terme « conscience ». Il est évident, en effet que ce hadith décrit de façon admirable ce qui se passe dans la conscience de l’homme, selon qu’elle est tranquille ou bien non. Il conclut donc : «Si l’on ne veut pas être injuste, il faut convenir qu’y a même dans la doctrines de l’Islam une force efficiente orienté vers le bien et qu’une vie conforme, à ces doctrines peut être une vie moralement irréprochable, elle exige en effet la miséricorde envers toutes les créatures, la bonne foi dans les relations, l’amour et la fidélité, le refoulement des instincts égoïstes et toutes ces vertus que l’Islam puisa dans les religions dont il reconnaît lui même les Prophètes [alayhis h= »18″]comme ses maîtres. Un bon musulman mènera une vie qui satisfait à de sévères exigences morales».
[/acc] [acc title= »Hadith 28 : L’attachement à la Sunna. « ]Aboû Nadjih’el Irbâdh ben Sâriya [ranhu h= »25 »] a dit : l’Envoyé de Dieu, (à lui, bénédiction et salut) nous fit un jour un prêche qui fit frémir les cœurs et couler les larmes des yeux. Nous lui dîmes alors : «Ô Envoyé de Dieu, on dirait un sermon d’adieux. Faites-nous une (dernière) recommandation». Il répondit : «Je vous recommande d’adorer Allah (que sa gloire et Sa puissance soient exaltées), d’écouter votre chef, et de lui obéir, votre Émir fut-il un esclave. Certes, qui de vous vivra, verra de graves discordes. Il vous incombe donc de suivre ma manière d’être et celle des Khalifes réguliers, dirigés (par Dieu). Tenez-vous à cela de toutes vos forces, et gardez-vous des nouveautés religieuses, car toute innovation est égarement».
Note: L’obéissance aux autorités est toujours préférable à l’anarchie. La tradition considère l’époque des quatre khalifes réguliers comme l’âge d’or de l’Islam (632-661). Pour les innovations, voir le N°5.
[/acc] [acc title= »Hadith 29 : La voie du Paradis. « ]Mouâd ben Djabal [ranhu h= »25″] a dit: Je dis: «Ô Envoyé de Dieu, enseigne-moi une action qui me conduise au Paradis, et m’éloigne de l’Enfer». Il répondit : «Certes, tu m’as demandé une chose grave, mais elle sera simplifiée pour celui à qui Allah, très Haut, facilite la tâche. Adore Allah, sans Lui adjoindre nul associé, observe la prière rituelle, acquitte la zekâa, jeûne durant le mois de Ramadhân, accomplis le pèlerinage à la Kaba». Puis le Prophète [saw h= »25 »] poursuivit : «Veux-tu que je te montre les portes du Bien? Le jeûne est un rempart. L’aumône éteint le péché comme l’eau éteint le feu. La prière de l’homme au milieu de la nuit… (est la meilleure)». Puis il récita le verset: «Ils s’arrachent de leurs lits…» jusqu’au mot: «.. qu’ils oeuvraient!» (32:16-17), . Puis il reprit : «Veux -tu que je te montre la partie principale de la religion, sa colonne et l’extrémité de son sommet?».
«Oui, ô Envoyé de Dieu», répondis-je. Il répondit : «La partie principale de la religion, c’est la soumission à Dieu, sa colonne, c’est la prière, rituelle, et l’extrémité de son sommet, la guerre sainte». Il ajouta : «Veux-tu que je t’apprenne ce qui soutient tout cela?». «Oui, ô Envoyé de Dieu», répondis-je. Il saisit alors sa propre langue et dit : «Garde-toi de celle-là». Je lui dis: «O Prophète de Dieu, serons-nous donc susceptibles d’être châtiés pour avoir parlé?». Il me répondit: «Malheureux, est-ce que les gens ne tombent pas en Enfer, face en avant, (ou: sur leur nez) comme conséquence des calomnies que profère leur langue?».[/acc] [acc title= »Hadith 30 : Les droits d’Allah. « ]Selon Aboû Thalaba El-Khouchanî Djourthoûm ben Nâchir [ranhu h= »25″], le Prophète [saw h= »25 »], a dit : «Certes, Allah, Très Haut, a fixé des obligations canoniques, ne les négligez pas; il a déterminé des limites, ne les trangressez pas; il a interdit certaines choses, n’en usez pas; il s’est tu à propos d’autres, par miséricorde à votre égard, non par oubli, n’en scrutez donc pas les raisons».
Note: Allah s’est tu pour rendre les choses aisées à l’homme principe musulman assez général : les choses sont permises à moins qu’elles n’aient été expressément interdites.
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