La plus terrible des discriminations est celle que l’on s’impose à soi-même. En France, chacun peut trouver les moyens de ses rêves. Et si l’on s’autorisait à rêver ?
Villageois qui n’avait jamais vu une route asphaltée avant l’âge de six ans ni dit ou entendu « allo », Ali Taleb Almarrany, qui vit au Yemen, perd un œil lors d’un accident : un ami jouait avec une Kalachnikov, une balle lui traversa le visage! Il s’en sortira, mais son handicap – il est borgne – fera fuir ses amis qui ne voudront pas de lui à la plage. Rejeté de toutes parts, Ali Taleb Almarrany croit en lui. La suite en vidéo (cliquez sur le bouton « cc » pour faire apparaître les sous-titres en français).
Plus que le témoignage sur le handicap et la capacité phénoménale de l’être humain a changé son destin, Ali Taleb Almarrany nous rappelle combien le croyant trouve une énergie incommensurable dans le souvenir de Dieu.A la fin de son intervention, Ali évoque cette parole divine que chacun devrait se répéter tous les jours, plusieurs fois par jour. Allah nous dit qu’Il est comme nous pensons qu’Il est. Il nous dit aussi que si nous nous approchons de lui, Il s’approchera de nous plus encore. Si nous L’évoquons, Il nous évoquera.La remise en Dieu, la confiance en Lui (tawakkul) plutôt que le stress de ne pas trouver de CDI, plutôt que l’illusion d’une vie « stabilisée » par un job. On court après un CDI en oubliant que le Pourvoyeur est Allah. Dans la sourate 17, verset 31, Allah ordonne aux croyants : « Ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté ; c’est Nous qui attribuons leur subsistance ; tout comme à vous. » Aujourd’hui, en France, on ne tue pas ses enfants par crainte de pauvreté. En revanche, on ne rêve plus, on ne vise plus les étoiles, on tue son enthousiasme, on tue son élan vital.Y a-t-il un problème à vouloir un CDI ? Non évidemment. Mais il y a un problème à rêver d’un CDI. Tout le monde rêve. Tout le monde aimerait exercer telle ou telle passion. Mais parce qu’en France on s’interdit le rêve, alors chacun choisira tel ou tel métier, tel ou tel poste. Or, ce pays offre des possibilités inouïes.En France, tout le monde, sans exception, peut réussir. Certes un peu moins facilement quand on est noir, arabe, rom, handicapé, de forte corpulence, femme, etc. Mais, ces obstacles ne sont pas des murs infranchissables. En France, la première et terrible discrimination qui mine notamment les zones dites « sensibles », c’est celle que chacun cultive dans sa propre tête : la plus terrible des discriminations, c’est la mienne, c’est moi quand je tue mon rêve de pauvre, mon rêve de femme, mon rêve d’Arabe, mon rêve de noir. »
Ali Taleb Almarrany est un formidable exemple, un exemple bien vivant : le Yémen est l’un des pays les plus pauvres au monde. Ali n’est pas bien né sociologiquement parlant. En France, contrairement à d’autres pays, un pauvre n’est jamais condamné d’avance à le rester. Ali Taleb Almarrany a vaincu l’adversité. Réveillons le Ali Taleb Almarrany que chacun a en soi, réveillons-le et rêvons.