Le pèlerinage : Un voyage de dévotion 2/2

Mina
Au huitième jour de Dhoul-Hidjah, les pèlerins se rendent à Mina, une plaine juste aux environs de La Mecque pour y camper et passer la nuit en préparation du grand jour de Arafat le matin qui suit. Pour Ibn Al-Qayyim, même la tente est symbolique, car comme il dit dans sa Qasîda mîmiyya : « Mon cœur campe dans Tes éternelles plaines ». C’est-à-dire que le cœur humain est protégé par l’enceinte de la Loi sacrée contre tous les périls qui existent.
Arafat
Au neuvième jour de Dhoul-Hidjah, les pèlerins se rendent à Arafat pour y passer la journée en prières sincères, implorant Allah, exalté soit-Il, de les combler de Sa miséricorde et Son pardon. Cette journée est tellement importante que le Prophète () a dit : « Le Hadj c’est Arafat ». Il a également comparé la scène du Jour du Jugement avec celle de Arafat : une vaste plaine avec deux millions d’êtres humains, tous enveloppés de linceul, qui ont besoin de la miséricorde divine.
Le mot ‘Arafa (singulier) ou ‘Arafât (pluriel) a la même origine sémantique que al-A’râf : les sommets du Jour du Jugement qui ont donné leur nom à la septième sourate du Coran. Tous ces noms sont dérivés de la même racine qui signifie  « savoir », dans le sens de la reconnaissance ou gnose. Certes, les gens des sommets sont ceux qui savent ou reconnaissent certaines réalités.
steleMuzdalifa et Mina
Après le coucher du soleil à Arafat, les pèlerins retournent à Mina en passant par Muzdalifa, où ils passent la nuit avant de continuer leur trajet après la prière du Fajr. Le mot « Mozdalifa »désigne un lieu ou une âme qui « s’est approchée », et ainsi cela nous rappelle encore une fois que nous sommes toujours proches d’Allah, exalté soit-Il. De retour à Mina, les pèlerins y passent jusqu’à quatre jours de plus en prières, en plus des actes cultuels supplémentaires : sacrifier des bêtes pour Allah, exalté soit-Il, se couper ou se raser les cheveux de la tête. Ils effectuent également un retour bref à La Mecque pour « le tawâf de la visite » et enfin « le tawâf d’adieu ». Le sacrifice commémore la volonté de l’ami d’Allah, exalté soit-Il, le prophète Ibrâhîm et son fils le prophète Ismâ’îl (Alaihima Assalam) pour s’être, par amour, soumis à la volonté de leur Bien-Aimé, même si cela exigeait un énorme sacrifice : tout d’abord, la vie de l’aîné de ses enfants, et ensuite de sa propre vie. Le sacrifice nous rappelle que nous devons être prêts à sacrifier notre propre temps, nos richesses et même notre vie pour la lutte pour la Justice et la Vérité, tous les deux des noms d’Allah, exalté soit-Il. Se raser la tête nous rappelle que le vrai pèlerinage a pour résultat le retour du pèlerin (de son pèlerinage) comme un nouveau-né, comme le Prophète () a enseigné – ceci est la compréhension islamique d’être né de nouveau, car les nouveau-nés ont également la tête rasée.
Le rite de la lapidation consiste en la lapidation de trois piliers de différentes tailles qui commémorent traditionnellement la défaite qu’Ibrâhîm () a fait subir à Satan lorsque ce dernier a voulu le tenter à trois endroits différents pendant son voyage de La Mecque vers Mina pour sacrifier son fils, un sacrifice qui fut remplacé par celui d’un bélier, une fois que la sincérité d’Ibrâhîm et d’Ismâ’îl (Alaihima Assalam) fut démontrée.
Les (trois) piliers de différentes tailles représentent le fait que certaines tentations diaboliques sont plus fortes que d’autres. Le rite de la lapidation est effectué dix fois en totalité, à l’aide de sept cailloux de taille moyenne à chaque fois : le Prophète () a encouragé la modération même dans le choix de la taille des cailloux. Un total de 70 pierres est ainsi utilisé. Le jet de chaque pierre est accompagné de l’expression « Allahu Akbar (Allah est le plus Grand) ». Ceci étant l’une des expressions les plus puissantes et poignantes du takbîr pendant l’expérience du pèlerinage.
Médine
Même si légalement la visite de Médine et de la mosquée du Prophète () ne fait pas partie des rites du pèlerinage, le voyage spirituel n’est pas terminé sans cette dernière, donnant ainsi aux pèlerins l’occasion magnifique de saluer leur chef bien-aimé, leur Prophète et Messager. Un dicton islamique que l’on entend souvent dit : « La Mecque c’est la Majesté et Médine c’est la Beauté ». La dualité « Le Djalâl (Majesté) vs Le Djamâl (Beauté) » des Noms divins (la voie de l’Islam) se manifeste ici dans la superbe nature montagneuse de La Mecque et la nature sereine et pacifique de Médine. Dans l’ensemble, l’expérience unifiée et globale du pèlerinage est une projection de notre voyage dans le sentier vers le Seul Dieu dans toute Son unité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.