Je suis… Abbas Ibn Firnas

L’aviation et l’astronomie avec Abbas Qassim Ibn Firnas.

Je suis Abbas. Abbas Qasim Ibn Firnas, عباس بن فرناس. En Europe on a décidé de m’appeler Armen Firman (?!?).
Je suis né en 810 à Korah Takrna près d’Izn Rand Onda (Ronda), dans le Sud de l’Andalousie, dans l’Espagne musulmane, sous le califat des Omeyyades.
Petit garçon, mon terrain de jeux favori était la nature. J’aimais vagabonder à l’extérieur et je passais des heures à observer le cycle des fleurs et des cultures, des après-midis entiers à noter les habitudes des oiseaux et des soirées à contempler la perfection du ciel. La Création de mon Seigneur me fascinait et ses merveilles sans borne me subjuguaient SubhannaLlâh !
Adolescent, j’ai continué à aimer les Sciences : chimie, physique ou astronomie, tout me passionnait. Mais mon passe-temps favori restait la poésie. Grâce à mes connaissances dans divers domaines, j’ai travaillé pour des manufactures et, surtout, j’ai été introduit à la Cour de Abd Al-Rahman II puis Muhammad Ier pour y partager mon savoir et mes découvertes.
Parce que des découvertes, j’en ai faites ! Pas mal même ! Avec d’autres frères scientifiques andalous, j’ai redécouvert, réinterprété et compilé avec un œil neuf les sciences qui nous venaient de l’Antiquité.
La Clepsydre, Al-Maqata, pour commencer. En m’appuyant sur des travaux grecs, j’ai pu mettre au point un système qui servait à mesurer le temps. Aujourd’hui on pourrait dire que c’est une sorte d’horloge à eau.
Toujours d’après des textes anciens, j’ai élaboré une nouvelle technique de taille du cristal de roche, ce qui a permis à mes frères andalous de ne plus importer de quartz taillés en Egypte, mais de les tailler eux-mêmes sur place.
Mon atelier de travail était en ébullition constante et mes trouvailles me portaient à faire toujours mieux par la Grâce d’Allâh !
Ainsi, mon goût pour l’Astronomie m’a conduit à imaginer un planétarium : une sorte de maquette du ciel représentant le Soleil, la Lune, les planètes et les étoiles, mais je ne me suis pas arrêté là. J’ai également créé une astrolabe sphérique pour montrer le mouvement des étoiles autour de la Terre et du Soleil. Toute ma vie, j’ai aimé apprendre, construire, imaginer. Ma foi et mon éducation islamique m’ont amené à creuser tous les domaines mêmes les plus incongrus.

abbas ibn firnas sphère armiliaire abbas ibn firnas sphère armiliaire
Le vol gracieux de l’oiseau par exemple. C’est un phénomène qui m’intriguait depuis mon plus jeune âge et que je souhaitais percer. Alors, un jour, en 852, après avoir réfléchi à différentes techniques, j’ai décidé de tester une sorte de parachute doté d’un épais manteau qui devait m’aider à amortir ma chute. Je me suis lancé avec succès du haut du minaret de la grande Mosquée de Cordoue, la Mezquita.
Pendant près de 20 ans  après, j’ai continué à étudier le vol des oiseaux et particulièrement des rapaces. Alors que j’approchais mes 65 ans, j’ai mis au point ma première machine volante. J’ai rassemblé différentes plumes de rapaces dont j’ai recouvert une paire d’ailes en bois recouvertes de soie. J’ai prévenu mes frères et sœurs de cette expérience hors du commun et je les ai invités à venir y assister aux pieds du mont de la mariée, Jbel el 3Arous, qui dominait une longue vallée. Je ne savais pas ce qui m’attendrait en tentant mon premier vol : alors je me suis bien préparé et je me suis à nouveau enveloppé dans un énorme manteau pour amortir ma chute, si Allah en avait décidé ainsi. La foule est venue en nombre.

abbas ibn firnasSite et vallée présumés des essais de vol d’Abbas Ibn Firnas

Déploiement de la queue du cygne pour l'atterissage
Déploiement de la queue du cygne pour son atterrissage
Ce jour-là, j’avais peur mais je disposais de la chose la plus importante : une entière confiance en Allah . Et je me suis lancé. Mon Seigneur m’a permis de rester en vol plané quelques instants mais mon atterrissage fut un échec. Al hamdulillâh, Louange à Allâh, mon âge avancé ne me permettra pas de renouveler ma tentative, mais j’ai continué à apprendre de mon expérience, ce qui m’a permis d’améliorer mon engin pour lequel j’ai compris qu’il manquait une queue pour que le dispositif soit plus complexe pour être plus manœuvrable, modification que j’ai eu le temps de retranscrire dans mes notes avant mourir en 887.
 
Que reste-t-il d’Abbas Ibn Firnas aujourd’hui ?

En Irak, un petit aéroport au Nord de Bagdad porte son nom et une statue le représentant portant ses ailes de bois a été érigée sur la route menant à l’aéroport international de la même ville.

abbas_ibn_firnas.jpg

Au Qatar, le programme général de gestion informatique de l’aéroport international de Doha été judicieusement nommé “Firnas”. Les Algériens ont quant à eux construit un avion léger à hélice basé sur le modèle du Zlin Tchèque baptisé Firnas-142.
firnas
Un cratère sur la Lune porte son nom : Ibn Firnas.
abbas ibn firnas lune
Un pont rappelant les ailes de la machine volante d’Abbas Ibn Firnas a été construit sur le Guadalquivir près de Cordoue en Espagne : el Puente de Abbas Ibn Firnas.

abbas ibn firnas abbas ibn firnas pont
En Lybie, un timbre-poste a été émis en sa mémoire de même qu’en Espagne à l’effigie du pont cité ci-dessus.

Et pour finir, une petite vidéo en anglais sur le sujet :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=oB-9l9vXBHM[/youtube]

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