Cet invité nommé Ramadan

Cet invité nommé RamadanTout d’abord, excellent mois de Ramadan à toutes et à tous et que Dieu exalté soit-Il fasse de celui-ci un mois de recueillement, de quiétude et de paix intérieur.
Il est combien frappant de voir à quelle vitesse les jours filent et les années se succèdent ; le sage aura, dès lors, compris l’utilité du temps et la nécessité de le mettre à profit.
Car la vie est à l’image d’un livre dont les jours représentent les pages qui le composent, à nous de saisir la plume de l’action après l’avoir imbibé dans l’encre de la sincérité et de la fidélité à Dieu afin de rédiger les lignes de notre parcours que renfermera ce livre qui nous sera restitué un jour.
D’ailleurs, dans le Saint Coran, Dieu n’a de cesse d’évoquer le temps sous ses différentes manifestations : le jour; la nuit; l’aube naissante; l’aurore;…
Autant de signes qui nous accompagnent dans notre chemin de vie mais auxquels souvent nous ne prêtons guère attention,…
« Et rappelles-leur les jours de Dieu » nous dit notre Seigneur dans le Saint Coran (sourate/n°14, v.5) ; peut-être ces hommes se souviendront-ils qu’ils ne sont dans ce bas- monde que de passage !
Notre noble Prophète [saw h= »25″] excellait dans la métaphore, il disait, en substance, au sujet de la nature réelle de ce bas-monde : »Je ne suis qu’à l’image de ce passant qui se mit à l’ombre d’un arbre (pour s’y reposer) puis s’en alla et laissa celui-ci. » (Rapporté par Tirmidhy)
Ses disciples, sortis de son école, suivirent la même trajectoire et savaient estimer cette vie d’ici-bas à sa juste valeur.Le compagnon Abu Dardâ’ [ranhu h= »25″] fut, un jour, témoin de cette frénésie pour le luxe et les plaisirs mondains qui emporta les Damascènes (les habitants de Damas), il gravit alors les échelons de la tribune de la mosquée de Damas et lança un appel retentissant à l’adresse de ceux et celles qui oublièrent le sens de leur présence :  » Ô vous les Damascènes ! Qu’avez-vous à ne pas écouter ce conseil d’un frère qui vous veut du bien ?
J’observe que vous amassez d’immenses fortunes; vous érigez de solides édifices et vous avez de grands espoirs (en cette vie) alors que ce que vous rassemblez deviendra regret; vos édifices ne seront que des tombes et vos grands espoirs se transformeront en chimères. »
Ceci ne signifie bien entendu pas que nous ayons à « lâcher » ce bas-monde au nom d’un ascétisme qui ne serait que défaitisme, oisiveté et fuite en avant.
Bien au contraire, la voie à suivre, dans notre manière d’approcher ce bas-monde, nous est déjà tracée par le Saint Coran : »Souhaites par ce que Dieu t’a donné l’au-delà mais n’oublies pas ta part dans ce bas-monde. » (Sourate Les Récits/n°28, v.77)
Le mois du Ramadan est, à juste titre, le mois durant lequel nous serons invités à repenser nos priorités et à recentrer nos champs d’intérêt sur l’essentiel.
A cet effet, de nombreuses questions attendront des réponses sincères suivies d’actes concrets : Comment devenir meilleur ?
Comment revivifier son cœur trop longtemps plongé dans l’insouciance et la torpeur, et l’ouvrir à son Seigneur ?
Comment réformer notre état social et communautaire afin d’effacer les tares de la désunion et de l’égoïsme ?
Le mois du Ramadan c’est aussi, par excellence, le mois du Saint Coran et du recueillement par la prière et la dévotion.
Il ne nous vient pas souvent à l’esprit que le jeûne ne fut institué durant ce mois, particulièrement, que pour remercier notre Seigneur d’avoir fait descendre cette lumière céleste appelée à guider l’Humanité qu’est le Saint Coran, et pour célébrer cet évènement. « Dieu élève par ce Livre des gens et en rabaisse d’autres » disait le Prophète [saw h= »25″] dans cette tradition rapportée par al-Bukhary.
Quelle place occupe-t-il réellement dans notre vie et jusqu’à quel degré l’inspire-t-elle ?
La prière, à son tour, est un autre moment fort de ce mois béni.
Le Prophète [saw h= »25″] aimait ce moment et l’attendait avec impatience, il disait d’ailleurs souvent à son disciple et muezzin (l’appelant à la prière) : « Procures-nous la quiétude par la prière, ô Bilal ! »
Autrement dit, fais en sorte que l’appel à la prière précipite ce moment tant attendu.Au moment même où de notre côté, nous l’accomplissons avec paresse et insouciance comme s’il s’agissait d’une corvée dont il fallait se débarrasser !
Le Sheikh Mohamed al-Ghazaly (que Dieu le couvre de Sa clémence) avait vu juste de rappeler, dans son célèbre livre consacré à la biographie du noble Messager [saw h= »25″], la double symbolique à saisir derrière le fait que la prière représente le seul devoir religieux qui ait été transmis à notre Prophète [saw h= »25″] lors de la nuit de l’Ascension et sans l’intermédiaire de l’Ange Gabriel.
Il fut transmis lors de la nuit de l’Ascension afin de symboliser cette élévation vers les hauts degrés de la foi et de la bienfaisance et la libération de l’être matériel en vue d’accéder au monde spirituel.
L’Ange Gabriel n’en fut pas l’intermédiaire car il s’agissait de convoquer l’Elu auprès de son Maître afin de lui remettre personnellement cette charge lourde de conséquence qui définira le devenir de tout un chacun dans l’autre monde.
Enfin, le mois du Ramadan est également une mémoire vivante qui nous rappelle sans cesse ces grands évènements immortalisés dans les pages de notre histoire et qui installèrent à tout jamais notre Umma sur la trajectoire du Temps : la bataille de Badr ; la prise de la Mecque, pour ne citer que ces deux évènements.
Ces hommes et ces femmes autour de l’Envoyé [saw h= »25″] qui ont consentis tant de sacrifices et de souffrances pour que la voix de l’Islam nous parvienne à travers les siècles ; que savons-nous d’eux ?
Honorons-nous dignement leur mémoire ?
En tous les cas, ce mois béni promet d’être chargé en rappels pour « quiconque sait raisonner, entendre la leçon et la retenir » (Sourate Qâf/n°50, v.37)

M.K

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